Tourmaline

Histoire et technique

Le nom tourmaline provient d’un vieux mot cingalais, « touramalli » voulant dire « pierres de couleurs mélangées», nom appliqué à l’origine à un assortiment de pierres de couleurs qui étaient principalement des zircons.
Les minéralogistes ont donné de nombreux noms à différentes variétés de tourmaline : elbaite, tsilaisite, dravite, chromedravite, liddicoatite, uvite, schorl, achroite, buergerite, feruvite, foitite, povondraite et rubellite.
La tourmaline peut revêtir chaque couleur de l’arc en ciel ou se présenter dans l’assemblage de deux ou trois couleurs. On trouve aussi des cristaux multicolores qui apparaissent avec une couleur différente de chaque côté du cristal. Il existe également des cristaux d’une couleur à l’intérieur du cristal recouverte d’une autre couleur à l’extérieur, ces dernières avec un intérieur rose et un extérieur vert sont appelées tourmalines melon d’eau.
La tourmaline a aussi des particularités qui ont intéressé les scientifiques depuis de nombreux siècles.
Le philosophe Théophraste a écrit il y a plus de 2300 ans que le «lyngurion», probablement une tourmaline, avait la propriété d’attirer de la paille, de la cendre ou des petits morceaux de bois. Cette particularité, survenant quand le cristal est chauffé est appelée pyroélectricité. Elle produit une charge électrique d’un côté du cristal et une charge opposée de l’autre lui permettant d’attirer des petites particules. C’est pourquoi la tourmaline était appelée «asshentrekker» ou «tire-cendre» par les Hollandais du dix-huitième siècle.
Une charge électrique peut aussi être produite sur certains cristaux en appliquant une pression sur le cristal dans le sens de son axe principal. Cet effet est connu sous le nom de piézoélectricité et trouve beaucoup d’applications dans les équipements de mesure de pression. La tourmaline a été utilisée dans la production d’instruments de mesure pour les sous marins et autres équipements militaires. Les jauges qui ont servi à mesurer la puissance des premières bombes atomiques étaient fabriquées avec des tranches de tourmaline.

Mythes et réalités

La tourmaline a la capacité de ressembler à d’autres pierres précieuses et cela a produit parfois quelques confusions. Beaucoup de pierres rouges se trouvant dans les bijoux de la couronne Russe du 17eme siècle, autrefois considérées comme rubis sont en fait des tourmalines.
En Amérique du Sud, d’où la majorité des tourmalines gemmes sont extraites, elles sont encore souvent appelées «émeraudes brésiliennes». La quantité de pierres vertes minée dans les premiers temps de la colonisation portugaise et envoyée au Portugal comme émeraudes ne sera jamais connue.
La tourmaline a été appréciée au travers de l’histoire mais sa principale admiratrice a été Tzu Hsi, l’Impératrice douairière, qui gouverna la Chine d'une main de fer de 1860 jusqu'à sa mort en 1908.
La dernière Impératrice de la Dynastie Ch’ing était si passionnée par cette pierre qu’elle en a acheté des quantités énormes, principalement de couleur rose, provenant d’une mine découverte lors de son règne en Californie. La pierre était utilisée principalement en intaille, barrettes de chaîne de montre, ou en boutons de veste portés par la Cour Impériale et quelques riches personnalités.
L'exploitation de cette tourmaline a été confiée à un éminent gemmologiste, Mr. Tannenbaum, gemmologiste de la maison de joaillerie Tiffany, qui sur ordre de l'Impératrice, demandait aux mineurs de creuser et d'expédier le matériel depuis les gisement de la région de Mesa Grande et de Pala, vers New York d'où il était réexpédié vers la Chine. La compagnie "San Diego Tourmaline Mining Company" à été établie rassemblant les divers gisements de la région comme les mines Himalaya, Green Lodge, Payne, Stewart, Vanderberg, Katerina et Tourmaline King.
Les fonds nécessaires à l'exploitation étaient fournis directement par l'Impératrice et ont fait la richesse de l'Import Export Bank of New York absorbée par la Chase National, devenue Chase Manhattan, maintenant propriété du groupe J.P. Morgan Chase & Co.
L’Impératrice repose depuis son décès sur un coussin de tourmaline pour l’éternité.
En 1989, des mineurs brésiliens ont découvert une tourmaline comme ils n’en avaient jamais vu auparavant. Ce nouveau type de tourmaline, appelée Paraiba, possède des teintes de bleu extrêmement vives. Cette pierre très rare, colorée par du sulfate de cuivre et une minuscule quantité d’or, atteint des prix extrêmement élevés.
Les tourmalines étaient censées aider à la compréhension de soi, augmenter la confiance en soi et amplifier les énergies psychiques.
Elles devaient aussi neutraliser les énergies négatives, chasser les peurs et les malheurs et aider à la concentration.
On a cru les tourmalines utiles à la relaxation du corps et de l’esprit, au traitement de beaucoup de maladies telles que l’anxiété, l’empoisonnement du sang, l’arthrite et les problèmes cardiaques.
La tourmaline est la pierre de naissance du mois d’octobre et correspond au signe astrologique de la Balance.