Le diamant a probablement été découvert en Inde vers l’an
800 av JC. Jusqu’en 1725, les fameuses mines indiennes de Golconde, en
fait ville du marché des diamants, les pierres provenaient de nombreuses
différentes exploitations de la région, était la seule source
connue de cette gemme, avec une petite quantité extraite à Kalimatan
(Bornéo). La source volcanique primaire de ces diamants n’a jamais été découverte,
malgré cela, pendant près de 2500 ans, le sous-continent indien
a été le seul producteur, ses gisements alluvionnaires étant
assez riches pour fournir le marché mondial jusqu’au XVIIIe siècle.
Avant la découverte Portugaise d’une route maritime directe pour
les Indes, les diamants rejoignaient Venise par deux routes terrestres : la route
du Sud par Aden, l’Ethiopie et l’Egypte et la route du Nord passant
par l’Arabie, la Perse, l’Arménie et la Turquie. Une corporation
de tailleurs de diamants s’est établie à
Anvers, aidant cette
ville à se développer comme centre de ce commerce. De grandes quantités
de brut y arrivaient aussi bien de Lisbonne que de Venise, et plus tard de Londres,
suite à la consolidation des intérêts Anglais aux Indes à la
fin du XVe siècle.
Une seule exception : après l’attaque
d’Anvers par l’armée Espagnole en 1585, beaucoup de diamantaires
se sont établis à Amsterdam. Ces artisans du diamant dont beaucoup
d’entre eux étaient des Juifs fuyant les persécutions en
Espagne, Portugal, Allemagne et Pologne, ont été attirés
par la politique libérale de la Hollande. Cependant, un changement dans
la politique fiscale des Pays-Bas à fait revenir ces diamantaires à
Anvers.
Aujourd’hui, dans cette ville se négocie plus de 80 % du brut et
près de la moitié des diamants taillés produits dans le
monde, continuant ainsi une tradition vieille de plus de 500 ans. Alors que la
production indienne commençait à décliner, des diamants
ont été découverts au Brésil en 1725 et ces gisements
ont pu fournir au marché un approvisionnement constant en petites pierres à partir
de 1730.
Une grande quantité de pierres importantes n’a commencé à apparaître
sur le marché qu’avec l’exploitation des gisements d’Afrique
du Sud à partir de 1866. La découverte de ces gisements à produit
une soudaine augmentation de l’offre, qui, coïncidant avec la nouvelle
richesse générée par la Révolution Industrielle a
entraîné une forte demande de produits de luxe par une nouvelle
catégorie de consommateurs. Les gisements alluvionnaires d’Afrique
du Sud ont été découverts près de la rivière
Orange. Des explorations dans la région de Kimberley ont révélé pour
la première fois d’anciennes cheminées ou « pipes » volcaniques
remplies d’un type de roche, jusqu’alors inconnu, qui contenait des
diamants. Cette roche, une variété de péridotite, appelée « kimberlite » d’après
la région de sa découverte, a été reconnue comme
source primaire des diamants.
Seuls les diamants extraits en Australie de l’Ouest
ont une roche-mère un peu différente, mais de même famille
: la lamproite.
Lors de la ruée vers le diamant en Afrique du Sud, de
nombreux prospecteurs ont obtenu des concessions individuelles et commencé l’extraction,
cependant la multiplicité de ces concessions était un frein à l’exploitation
rationnelle de ces gisements.
En 1889 Cecil Rhodes et Barney Barnato ont regroupé ces
concessions et réuni leurs intérêts en fondant la De Beers
Consolidated Mines Ltd., instituant ainsi un monopole qui existe toujours aujourd’hui.
En 1992, un nouveau champ de pipes volcaniques diamantifères a été découvert
dans le Transvaal du Nord. La production a atteint 5 millions de carats annuels
et cette quantité est prévue pour durer une vingtaine d’années.
Néanmoins, sur le marché mondial, la production Sud Africaine est
concurrencée par l’exploitation de gisements très importants
découverts en Australie, devenu aujourd’hui le principal producteur
mondial avec un rendement annuel moyen de 25 millions de carats, ce qui représente à peu
près le quart de la production mondiale. La fameuse mine australienne
d’Argyle a été capable de produire 42 millions de carats
en 1994. D’autres pipes découvertes dans la même région
sont en cours d’évaluation. Cette mine d’Argyle est bien connue
pour le pourcentage élevé en pierres jaunes et brunes, plus connues
sous le nom de diamants « Champagne » et « Cognac »,
mais également pour sa constante petite production de pierres rose à rouge.
Ces pierres d’une couleur rose à rouge sont vendues taillées
lors de ventes aux enchères privées, connues sous le nom de « tenders ».
Des présentations ont lieu chaque année à New York, Sydney,
Hong Kong, Tokyo, Londres et Genève. Ces diamants taillés, d’un
poids moyen d’un carat avec des prix atteignant généralement
100 000 USD le carat, sont extrêmement rares. Pour mettre cette rareté en
perspective, seulement un carat sur un million produits dans cette mine rejoignent
ces ventes aux enchères.
Depuis 1829, la production de diamants a démarré en
Russie avec la découverte de gisements alluvionnaires dans le Nord de
l’Oural. Mais ce n’est qu’à partir de 1954 que des pipes
de kimberlite ont été découvertes dans le permafrost de
la Yakutie, en Sibérie. En 1992, la Yakutie a été rebaptisée
République de Sakha. Cette République est aujourd’hui un
autre leader dans l’extraction des diamants. Elle produit 99 % des diamants
russes, comptant pour 20 % dans la production mondiale. À l’initiative
du gouvernement russe, l’extraction et l’industrie de taille ont été développées
sans participation étrangère. Les gisements sont situés à l’Ouest
de cette République dans un territoire peu habité de 990 000 Km2
où 18 pipes de kimberlites ont été découvertes. Les
noms de Uduchnaya, Mir, Aikhal, Internacionalnaya, Jubileinaya, mines bien connues
sur le marché international, ont apporté à cette vaste région
de la République de Sakha, le nom de « province du diamant ».
L’Afrique du Sud n’est pas le seul producteur dans son continent.
Plusieurs gisements alluvionnaires et d’autres pipes de kimberlites ont été découverts,
spécialement en Namibie, Angola, Bostwana, République Démocratique
du Congo (anciennement Zaïre), Tanzanie, Ghana, Sierra Léone, Libéria,
Gabon, Cameroun, République Centrafricaine et Zimbabwe. Le Bostwana, avec
sa mine d’Orapa, produit une moyenne de 5 millions de carats par an et
la mine Jwaneng, dans le désert du Kalahari en produit quelque 6 millions.
La République Démocratique du Congo, avec sa production de pierres
industrielles et de moindre qualité, est le deuxième producteur
mondial après l’Australie.
L’Angola, autre producteur important,
exporte près de 2 millions de carats de diamants de bonne qualité,
mais sa situation politique incertaine a mis un frein à une prospection
et à une exploitation efficace. Avec la signature du récent traité de
paix, l’Angola deviendra certainement un acteur majeur sur le marché international.
Le Ghana a toujours produit plus de diamants que ses autres voisins d’Afrique
de l’Ouest, mais toujours en pierres de petite taille. Leur valeur varie
de 10 à 20 USD le carat comparé aux à 250 et 300 USD le
carat pour les pierres de Sierra Léone où des diamants d’exceptionnelle
grosseur et qualité sont produits depuis 1935.
Le Liberia, petit producteur,
représente un cas à part. La plupart des diamants exportés
de ce pays jusqu’à mi 2002, sont appelés « diamants
du sang » ou « diamants de la guerre ». Cette appellation signifie
des pierres vendues par les gouvernements ou les rebelles pour financer leurs
campagnes de guerre, principalement en Sierra Léone. Dans un sens plus
large, cette désignation a été appliquée aux diamants
d’Angola et de la République Démocratique du Congo.
La communauté internationale,
concernée par l’impact négatif sur le consommateur, a pris
des mesures, signées à Interlaken en Suisse, par plus de 50 pays
impliqués dans le commerce du diamant, pour faire cesser ce trafic armes
contre diamants. Ce protocole d’accord, connu sous le nom de Kimberley
Process, à pris effet le 1er Janvier 2003. Il prévoit un système
de certification indépendant pour retracer l’origine réelle
des pierres. Les récents traités de paix en Angola et le retrait
des troupes étrangères dans la République Démocratique
du Congo devraient mettre fin à ce type d’échanges.
Des diamants
sont également trouvés aux Etats-Unis, dans les Etats de l’Arkansas,
Californie, Colorado et Caroline du Nord. En 1990, de très importantes
pipes diamantifères ont été découvertes au Canada,
dans les Territoires du Nord-Ouest, ce qui fait aujourd’hui du Canada,
le lieu de la nouvelle ruée vers le diamant.
Les centres de taille sont
disséminés autour du monde, principalement en Belgique, Inde, Israel,
Afrique du Sud, Thaïlande, Chine et aux Etats-Unis.